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09
Dec
2016

Le couvercle du baptistère de Saint-Sour réalisé par Jean Boisserie

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Terrasson - Tourisme

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C'est avec beaucoup de plaisir et de satisfactions artistiques et techniques que Jean Boisserie, dinandier d'art à Cublac, vient de réaliser le couvercle du baptistère de l'église Saint-Sour de Terrasson. Il livre ici, à Ewanews, ses réflexions sur ce travail en développant les étapes et les exigences de cette réalisation...

Une commande de l'association paroissiale "Les Trois Ermites en Terrassonnais"

Jean Boisserie explique : "En 1962, j'avais le plaisir de réaliser le couvercle de baptistère en cuivre de l'église de Cublac. A ce moment là, j'étais bien loin de me douter qu'en 2016 j'en réaliserai un pour l'église de Terrasson. Il s'agit d'une commande de l'association paroissiale Les Trois Ermites en Terrassonnais. C'est pour moi une très grande joie de travailler pour le patrimoine public ou religieux. Bien que n'ayant pas la foi, je suis un homme d'église, car lorsque nous voyageons avec mon épouse, nous sommes attirés par les églises et tous les édifices religieux. Dans ces lieux riches d'histoire, il y a l'architecture, puis quantité d'oeuvres d'arts qui révèlent le passé de la ville ou du pays visité."

"Avoir choisi un métier d'art, est avant tout avoir une passion et le goût du beau"

Le dinandier d'art poursuit : "Travailler pour une collectivité, c'est faire plaisir au plus grand nombre, ce n'est pour moi que du bonheur. Il y a déjà deux ans, le père Magimel m'avait contacté pour ce projet de couvercle de baptistère, puis il m'en avait reparlé l'année dernière. Le problème était bassement matériel, car il ne savait pas alors si il y aurait les fonds pour faire réaliser une oeuvre digne de son église. Avant tout, il fallait créer un objet qui soit à la hauteur de la magnifique restauration de l'église Saint-Sour que nous devons à Pierre Delmon. L'association prenant les choses en main, il me fut demandé de faire une étude dans laquelle on me fit la plus grande confiance, ce dont je les remercie. Il s'agit d'une pure création qui néanmoins devait tenir compte du magnifique baptistère de calcaire blanc monolithique, composé d'un socle surmonté d'une colonne formée de quatre colonnettes cylindriques, supportant une vasque hexagonale moulurée d'une très belle facture."

"Je me suis imposé deux volontés, créer un objet en harmonie avec la pierre et aussi en harmonie avec l'architecture du lieu."

"L'idée première a été de choisir l'étain, métal blanc qui à mes yeux était le métal qui s'harmoniserait le mieux avec la pierre. Puis, je me devais de partir sur une base hexagonale reprenant la forme et le moulurage de la pierre. Ensuite, il s'agissait de créer une forme qui s'intégrerait au mieux dans l'édifice. Après plusieurs crayonnages, je décidais enfin de me rendre à l'église pour m'imprégner du lieu et finaliser le projet. Une fois sur place, je me suis assis, décontracté, face au baptistère, pour mieux m'approprier l'objet et imaginer le couvercle. C'est après un court instant de méditation, en levant le nez vers la voûte de l'édifice, frappé par la géométrie des cintres gothiques qui la composent, que j'eus la révélation de la structure que je devais réaliser."

L'inspiration de la forme est venue d'en haut !

Jean Boisserie souligne avec un certain humour comment lui est venue la forme de ce baptistère. "Bien que revendiquant la paternité de cette création, je ne peux pas nier que l'inspiration m'est venue d'en haut, mais pas question de me mettre en conflit avec le tout puissant ! Sur la base hexagonale que j'avais déjà imaginée, je décidais alors de créer un dôme de section hexagonale rappelant les cintres gothiques de la voûte et de le surmonter d'une ogive à section circulaire en bronze pour cette dernière pièce. La feuille de bronze avec sa teinte tendre dorée se marie bien avec le blanc de l'étain. Cela tout en donnant un peu de chaleur et de sacré à l'objet, cette ogive sera surmontée d'une petite croix d'étain toute simple. L'objet étant assez lourd, il s'est avéré nécessaire d'adjoindre deux poignées solides, mais aussi sobres que possible, pour ne pas alourdir la ligne, là j'ai encore choisi le bronze pour rappeler l'ogive."

Les qualités et contraintes techniques des divers métaux utilisés

"Ne pouvant trouver de bronze de la même couleur que l'ogive, j'ai dû recouvrir un rond d'acier inox d'une feuille de bronze, ainsi j'avais la solidité et une couleur bronze assortie. Juste en dessous de ces deux poignées, une serrure dissimulée sous un cache en étain massif permet d'assurer la sécurité. Quatre des faces hexagonales du dôme sont décorées à leur base d'un discret rameau d'olivier ciselé ; c'est seulement lorsque j'ai eu terminé la ciselure qu'en la contemplant, le Compagnon du Tour de France que je suis a été étonné par le symbolisme que j'avais dessiné sans le vouloir. Cinq olives à chaque motif, c'est le chiffre du Compagnon fini et neuf feuilles d'olivier, c'est le chiffre du Compagnon fini c'est à dire le maître, devinez ma surprise ! La face avant est décorée d'une colombe en feuille de bronze sculptée en relief pour évoquer le Saint Esprit directement inspiré des gravures évoquant le baptême du Christ. La feuille d'étain n'étant pas suffisamment résistante pour constituer un tel objet, j'ai dû réaliser une structure pour servir de support, la base de cette structure est en acier inoxydable pour éviter le risque de rouille au contact avec la pierre et le dôme est en tôle d'acier peinte. La feuille d'étain martelée est venue ensuite recouvrir l'ensemble."

"Cette oeuvre terminée, je me suis rendu compte qu'elle comportait tout ce que j'avais pu apprendre en soixante années de métier."

"La structure servant de support représente mon métier de base la chaudronnerie avec la géométrie dans l'espace appris au lycée technique, l'étain la dinanderie, le décor la ciselure, la colombe la sculpture, la croix et les caches serrures la fonderie, l'ogive le travail de la feuille de bronze en orfèvrerie. Savoir faire que je ne maîtrise que depuis peu de temps, grâce à la reproduction des carnyx gaulois du cite archéologiques de Tintignac".

Une oeuvre vouée à demeurer dans le patrimoine local

Jean Boisserie conclut : "Je suis très heureux d'avoir réalisé une oeuvre qui pour une fois ne va pas partir à des centaines ou des milliers de kilomètres mais qui va rester chez nous, et qui, en appartenant au patrimoine, appartiendra en réalité à chacun de ceux qui la découvriront. Mon oeuvre est accomplie, mais il m'est encore impossible de dire si je suis entièrement satisfait, car pour cela il faut que les personnes qui m'ont accordé leur confiance le soient aussi."

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